Catherine Cazau - Plasticienne, graveuse, autrice.
L’image peinte, gravée
Je réalise deux types de travaux: des travaux sur papier où je mêle souvent gravure, peinture, signes et collages divers, et des travaux sur toiles où soit la texture est très présente (et où se mêlent parfois signes et collages), soit les empreintes constituent l’essentiel de l’œuvre.
J’aime griffer, inciser la matière épaisse, aux couches multiples déposées sur la toile; ou écrire hâtivement des textes illisibles ou inscrire des signes dérisoires, insignifiants, juste pour la beauté plastique du signe.
Mes toiles deviennent ainsi des étendues minérales, tels des murs silencieux, creusés de sillons parfois, ou recouverts de voiles écrans, ou bien des murs bavards recouverts d’empreintes.
J’utilise des textures diverses pour exprimer ou tenter d’exprimer le subtil, le non tactile, l’indicible, l’invisible.
Mes tableaux sont des espaces de poésie, des espaces du dedans.
Peindre pour moi est une quête spirituelle, une recherche de l’absolu.
Visites sur rendez-vous.
405 chemin de Coton, 26120 Châteaudouble. FRANCE
« conserver. entasser. déchirer. arracher. reconstituer. assembler. »
Catherine Cazau, « C’est peut-être notre histoire »
Des mots ...
Ces œuvres sont-elles la peinture figurative des montagnes drômoises?
Dire que l’on y voit les contreforts du Vercors n’est pas une erreur. L’image actuelle des contreforts traduit l’intensité, la puissance, la durée des phénomènes qui l’ont engendrée. L’aspect de la montagne, l’état de la matière qui la compose sont l’expression des forces et événements de la nature. L’état de la matière des contreforts est comme un mot-image qui exprime ces forces. Ce sont des mots-images du même champ d’idée et en tout cas de même nature que nous voyons dans les œuvres de Catherine Cazau.
Thomas Lebaptiste
«Transparences. Voix voilées.
noter le blanc. noter le noir.
signes hermétiques.
petits bouts de papier. petits bouts de rien.
arrachements.»
Catherine Cazau, « C’est peut-être notre histoire »
Elle nous donne envie de garder le silence et pourtant on aimerait faire partager nos découvertes. Oui, garder ce silence puisqu’il nous faudrait mettre de l’ordre dans nos émotions avant de les partager. Les nommer, d’abord, puis les donner. Courir vers l’arrière, vers le passé pour aller de l’avant ! Revenir – sans essoufflement – dévisager le futur comme le présent, s’engager, porter témoignage ! Être.
Unkraut, « Le doigt, la lune ou La Cardinalité »
Et s’il n’y avait plus d’image ? On est où l’image va disparaître. Et s’il n’y avait plus d’image ? Alors tout disparaîtrait. Mais elle ne décide pas. Elle réserve tous les matériaux de l’image pour que l’infini désir du regard poursuive sa tache d’œil et de conscience émotionnelle. Et même elle multiplie les images minuscules qu’elle sème, fragments compatissants, franges de délicatesses, fêtes minuscules, ritournelles à danser, paroles aléatoires, jardins d’oiseau jardinier pour tout de même nous charmer l’œil et nous retenir le temps que passent les vents du désert.
Caroline Sagot Duvauroux
Des écrits
- Catherine Cazau (auteur), Jean Couturier (réalisateur): “C’est peut-être notre histoire”, texte lu sur France Culture, émission “Des mots dans le vent”, 30 décembre 1996.
- Catherine Cazau, “Palimpsestes”. Édition “Marie Delabre”, Collection LE 22, 2014.
- Unkraut, “Le doigt, la lune ou la cardinalité” : propos sur la peinture de Catherine Bouillanne-Cazau. Édition “Les Ennemis de Paterne Berrichon”, 2001.
- Catherine Cazau, “C’est peut-être notre histoire”. Les Ennemis de Paterne Berrichon, 1996.